Communiquer, échanger joue un rôle essentiel pour bien vieillir. Pour les plus âgés, dialoguer, s’exprimer permet de préserver ses capacités cognitives, sa mémoire, de maintenir une vie sociale et de manifester sa citoyenneté. Mais l’entourage des personnes âgées, et leur façon de s’adresser à elles, sont tout aussi importantes.
Dans une étude récente, menée au sein d’une maison de retraite pour religieuses aux Etats-Unis, l’anthropologue Anna I. Corwin a identifié trois modes de communication adaptés.
En effet, rappelle-t-elle, de nombreux chercheurs ont montré que s’adresser aux aînés en les infantilisant avait des effets négatifs : baisse de l’estime de soi, déclin cognitif, isolement, agitation…
« On a bien dormi cette nuit ? »
« Un débit de parole ralenti, des intonations exagérées, un ton aigu, un volume sonore augmenté, des phrases à la grammaire simplifiées, des changements dans l’expression des émotions, de substitution de pronom (« on » à la place de « vous » ou « tu » par exemple), l’emploi de diminutifs, et la répétition », composent ce langage parfois réservé aux aînés, ou à ceux qui souffrent de troubles cognitifs, écrit l’auteure.
Un langage perçu comme irrespectueux, condescendant par les personnes concernées.
Après avoir analysé une centaine d’heures de dialogue entre les religieuses, la chercheuse a identifié différentes façons de dialoguer qui évitent de tomber dans ces travers : les bénédictions (compte tenu du contexte), les plaisanteries et les récits.
Des façons de parler en utilisant des phrases, un vocabulaire d’adulte, complexe, mais qui ne nécessitent pas forcément une réponse de même niveau au cas où la personne âgée qui prend part à l’échange souffre de difficultés d’expression… mais qui garantissent une interaction respectueuse et gratifiante, pour tous.
Lire l’article (en anglais), paru dans la revue professionnelle The Gerontologist.