FILMS : VIVRE CHEZ-SOI, 3 PORTRAITS DÉCOUVREZ LES PORTRAITS AUDIOVISUELS DE PAULETTE, GASTON ET JEANNE ET ROBERT

FILMS : VIVRE CHEZ-SOI, 3 PORTRAITS
DÉCOUVREZ LES PORTRAITS AUDIOVISUELS DE PAULETTE, GASTON ET JEANNE ET ROBERT

J’y suis, j’y reste ! est une recherche psychosociale sur les motivations des personnes âgées à rester chez elles qui a démarré en 2012 et qui comporte 3 volets*. Elle est conduite par Marie Delsalle, psychanalyste et membre depuis sa création en 2005 du groupe Habitat et Autonomie de Leroy Merlin Source. Alors que se terminait le second volet de la recherche consacré aux interactions entre personnes âgées, proches et intervenants du domicile au sujet des quatre concepts clés du rester chez soi mis en lumière lors du premier volet, Marie Delsalle a souhaité approfondir sa compréhension de la manière dont le logement se disait dans le temps long du récit de vie. Cela en réalisant un ou plutôt trois documentaires audiovisuels consacrés à certains habitants du deuxième volet.

Le premier de ces portrait est consacré à Paulette, alors âgée de 90 ans au moment du tournage. Ce qui frappe dans ce portrait, c’est l’inscription fabuleuse d’une vie dans un temps « immense ». Avec l’humilité particulière de ceux qui sont en lien avec les morts et les vivants, elle inscrit en effet les dates de sa vie actuelle entre les bornes de la naissance de sa grand-mère et le temps présent de la rencontre avec l’équipe de la recherche : 1860-2016. Son origine ne se confond pas avec sa naissance. Elle plonge ses racines dans le XIXe siècle français avec sa grand-mère qui pensait par adages et proverbes, dans l’Espagne mythique d’un père si beau que ses camarades l’appelaient le « Roi d’Espagne ». Au soir de sa vie, elle évoque d’ailleurs cette dignité royale paternelle en décrivant le détail d’un portrait photographique du poète Antonio Machado portant un chapeau très semblable à celui qui couronnait le père. Les époques et les temps, les personnages familiaux, célèbres et inconnus nouent entre eux les fils d’une mémoire que caractérisent une très grande précision, une capacité associative inventive et le goût du récit.

 

Avec le portrait de Gaston, nous sommes ici en face d’un chez-soi témoin d’une continuité de vie, espace de mémoire des temps passés, non pas dans une vision nostalgique mais permettant une certaine sérénité dans la vie actuelle et pour les temps à venir. En effet, dés ses premiers mots, Gaston nous fait entrer dans une histoire familiale à propos de la musique qu’il écoute : « mon épouse disait toujours, on écoutes les mêmes, oui, mais on écoute ce qu’on aime ».

 

Enfin, Jeanne et Robert vivent, simplement, à leur rythme, selon un temps qui nous échappe. Un temps qui semble s’allonger alors que nos vies sont bousculées par l’accélération. Pour le couple, le temps se répète dans le présent tel un cycle naturel, au gré des activités quotidiennes : le jardinage, le bricolage, le club ou la visite au cimetière, puis à la soeur de Jeanne dans sa maison de retraite, les courses, la promenade journalière, la visite des enfants, la réunion familiale du mercredi, etc. Cette temporalité cyclique permet à Jeanne et Robert de vivre leur présent selon leurs habitudes, à leur rythme, dans leur logement et dans leur environnement naturel.

 

Vivre chez soi – trois portraits

Vivre chez-soi, 3 portraits